Comprendre et gérer l’alimentation du cheval

L’alimentation d’un cheval est la pierre angulaire de sa santé et de son bien-être. Une bonne nutrition n’est pas seulement essentielle pour maintenir le cheval en forme, mais elle joue également un rôle crucial dans la prévention de maladies et la gestion du comportement.

Cet article vise à démystifier les concepts de base de la nutrition équine, offrant aux propriétaires les connaissances nécessaires pour prendre des décisions éclairées concernant l’alimentation de leurs chevaux.

1. Les éléments de base de l’alimentation du cheval

L’alimentation d’un cheval doit être bien équilibrée et adaptée à ses besoins spécifiques. Comprendre les éléments de base de cette alimentation est essentiel pour maintenir votre cheval en bonne santé.

Fourrage

Le fourrage, composé principalement de foin et d’herbe, devrait constituer la majorité de l’alimentation du cheval. Cette composante est cruciale pour plusieurs raisons. Tout d’abord, elle favorise une bonne santé digestive en stimulant la motilité intestinale grâce à un apport régulier en fibres. De plus, mâcher du fourrage produit une grande quantité de salive, qui aide à neutraliser l’acidité naturelle de l’estomac du cheval, prévenant ainsi les ulcères gastriques.

Il est important de choisir un fourrage de qualité. Un bon foin doit être vert, frais et sans moisissure. Il ne doit pas être trop sec ou poussiéreux, car cela pourrait causer des problèmes respiratoires et digestifs. Le type de foin peut varier – foin de prairie, luzerne, timothée – chacun ayant un profil nutritionnel différent. La luzerne, par exemple, est riche en protéines et en calcium, ce qui peut être avantageux pour certains chevaux mais excessif pour d’autres.

Concentrés

Les grains et les concentrés, tels que les granulés ou les floconnés, sont souvent ajoutés à l’alimentation pour fournir de l’énergie supplémentaire et compléter les apports en vitamines et minéraux. Ils sont particulièrement utiles pour les chevaux qui effectuent un travail intensif, ceux qui ont des besoins énergétiques élevés, ou les chevaux qui ont du mal à maintenir leur poids.

Cependant, il est crucial de ne pas surcharger le régime du cheval avec des concentrés. Une surconsommation peut entraîner des problèmes de santé tels que l’obésité, la fourbure (une inflammation douloureuse des pieds) et des troubles métaboliques. Il est recommandé de ne pas dépasser 0,5% du poids corporel du cheval en concentrés par repas, et toujours de les distribuer en plusieurs petites portions tout au long de la journée pour simuler le comportement alimentaire naturel et éviter les surcharges digestives.

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Eau

L’eau est souvent sous-estimée mais c’est un élément vital de l’alimentation du cheval. Les chevaux doivent avoir accès à une source d’eau propre et fraîche à tout moment. Une bonne hydratation est essentielle non seulement pour la digestion, mais également pour le maintien de la circulation sanguine et la régulation de la température corporelle. Un cheval peut boire de 25 à 55 litres d’eau par jour, selon son activité, la température environnante et son régime alimentaire.

2. Besoins nutritionnels spécifiques

Les chevaux ont des besoins nutritionnels qui varient considérablement selon leur âge, leur niveau d’activité et leur état de santé. Comprendre ces besoins est essentiel pour fournir une alimentation appropriée qui soutient leur bien-être global.

Vitamines et minéraux essentiels

Les chevaux ont besoin d’un large éventail de minéraux et de vitamines pour fonctionner de manière optimale. Par exemple, le calcium et le phosphore sont indispensables pour le développement et le maintien d’os solides.

Le magnésium et le potassium sont également importants, particulièrement pour les chevaux très actifs, car ils jouent un rôle clé dans la fonction musculaire et la régulation des fluides corporels. Le sodium, trouvé dans le sel, est vital pour l’équilibre hydrique et le fonctionnement nerveux. Il est souvent nécessaire d’ajouter du sel à la ration des chevaux, surtout ceux qui travaillent intensivement, pour compenser la perte de minéraux due à la transpiration.

En ce qui concerne les vitamines, les chevaux synthétisent la vitamine C eux-mêmes, mais ils ont besoin d’une source alimentaire de vitamines B pour le métabolisme énergétique, comme la biotine. Les vitamines A, D, et E sont également cruciales et doivent souvent être fournies par le régime alimentaire, surtout si le cheval n’a pas accès à un pâturage frais. La vitamine A est importante pour la vision et la santé de la peau, la vitamine D est essentielle pour l’absorption du calcium et du phosphore, et la vitamine E joue un rôle critique dans la protection des cellules contre les dommages oxydatifs.

Besoins selon l’âge et l’activité

Les jeunes chevaux en croissance et les juments gestantes ou allaitantes ont des besoins nutritionnels plus élevés. Les poulains, par exemple, requièrent une alimentation riche en protéines pour soutenir leur rapide croissance musculaire et osseuse. Les juments en lactation peuvent avoir besoin de près du double de l’énergie qu’elles consommaient avant la gestation.

Les chevaux d’âge moyen qui pratiquent régulièrement une activité modérée auront des besoins énergétiques et protéiques modérés, tandis que les chevaux de sport ou de haute compétition peuvent nécessiter des régimes spécialement formulés pour fournir des niveaux d’énergie élevés et soutenir la récupération musculaire après l’exercice.

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Pour les chevaux âgés, les problèmes dentaires peuvent rendre la mastication du fourrage difficile, nécessitant des ajustements comme des aliments plus mous ou des compléments spéciaux pour assurer qu’ils reçoivent suffisamment de nutriments. De plus, leur système digestif peut devenir moins efficace avec l’âge, nécessitant une attention accrue à la qualité de leur alimentation pour éviter la malnutrition ou l’obésité.

3. Préparation et gestion des repas

Gérer efficacement les repas d’un cheval est fondamental pour son bien-être. Une bonne gestion alimentaire aide à maintenir une santé digestive optimale, prévient les problèmes de comportement liés à la faim et soutient les performances pour les chevaux actifs.

Fréquence et quantité des repas

Les chevaux sont des animaux qui, dans leur milieu naturel, passent une grande partie de leur temps à brouter, consommant de petites quantités de nourriture tout au long de la journée. Pour respecter ce comportement naturel et prévenir les troubles digestifs, il est recommandé de diviser la ration journalière en plusieurs petits repas. Idéalement, un cheval ne devrait pas passer plus de quatre à six heures sans manger. Cette pratique réduit le risque de colique, d’ulcères gastriques et de comportements liés à l’ennui ou au stress.

La quantité de nourriture donnée à chaque repas doit être adaptée au poids et à l’activité du cheval. Une mesure courante est de ne jamais donner plus de 0,5% du poids corporel du cheval en concentrés par repas, complétant avec du fourrage pour atteindre 1,5% à 2,5% de son poids corporel total en nourriture par jour.

Évaluation de la qualité des aliments

La qualité du fourrage est primordiale. Un foin de mauvaise qualité peut être non seulement moins nutritif mais également dangereux, pouvant contenir des moisissures ou des toxines. Le foin doit être frais, vert et exempt de poussière ou de moisissure. Il est également important de stocker le foin dans un endroit sec et ventilé pour prévenir la détérioration.

Les concentrés doivent être stockés dans un endroit sec et frais pour éviter qu’ils ne deviennent rances ou qu’ils ne développent des moisissures. Vérifiez régulièrement la date d’expiration et l’apparence des concentrés avant de les donner à votre cheval, et assurez-vous qu’ils ne dégagent pas de mauvaises odeurs.

Suppléments

L’utilisation de suppléments doit être bien considérée et basée sur les besoins spécifiques de chaque cheval, souvent après consultation d’un vétérinaire ou d’un nutritionniste équin. Les suppléments peuvent aider à combler les lacunes nutritionnelles, mais ils ne doivent pas être utilisés pour compenser une mauvaise alimentation de base. Les types courants de suppléments incluent ceux pour les articulations, la peau et le pelage, ainsi que les électrolytes pour les chevaux qui travaillent intensément et perdent beaucoup de minéraux par la sueur.

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L’introduction de tout nouveau complément alimentaire doit se faire progressivement pour permettre au système digestif du cheval de s’adapter sans stress. De plus, il est crucial de suivre les instructions de dosage pour éviter les surdoses, qui peuvent être non seulement inutiles mais potentiellement nocives.

En somme, une gestion soignée des repas, une vigilance constante quant à la qualité des aliments et une utilisation judicieuse des suppléments sont essentielles pour maintenir la santé et la performance de votre cheval. Chaque cheval est unique et ses besoins alimentaires peuvent évoluer avec l’âge, l’activité et la santé, d’où l’importance d’une surveillance et d’un ajustement réguliers de son régime alimentaire.